L’une des plus grandes richesses culturelles du lycée est son fonds d’ouvrages anciens, pour la plupart précieusement conservés en dépôt à la Bibliothèque Nationale Universitaire et à la Médiathèque Malraux. Actuellement, les ouvrages ne sont pas consultables par le public.
Certains ouvrages sont également accessibles dans la bibliothèque des professeurs qui témoigne de la longue histoire du lycée (plus de 300 ans) et de l’évolution de l’enseignement au fil des siècles.
L’acquisition des livres est marquée par différentes périodes de l’histoire. Les tampons et les ex libris présents sur les pages de garde des ouvrages en témoignent. Une des première dotation date de l’époque de la création du lycée en 1804 : il s’agit en fait de la bibliothèque initiale des jésuites (« Societa Jesu ») qui offre une partie de son fonds au nouveau lycée. Toujours durant ces années, l’Empereur Bonaparte permet l’acquisition de 1500 livres, prélevés dans les bibliothèques municipales et la bibliothèque des Ecoles Centrales (arrêté du 8 frimaire de l’an XII ou 1er décembre 1803). Tout au long du 18ème siècle, des catalogues trouvés aux archives départementales montrent une politique d’acquisition régulière des ouvrages mais n’incluent pas tous les livres existants à l’époque car on compte moins d’ouvrages dans le catalogue de 1820 que dans celui de 1803.
Grâce aux différents catalogues retrouvés aux archives, il est possible de déterminer les tendances intellectuelles et éducatives du lycée à travers les siècles. En effet, le début du 19ème siècle (jusqu’en 1820) est marqué par l’acquisition d’ouvrages plus axés sur les sciences que sur la littérature. En revanche, après 1820, l’enseignement est basé sur la religion, les lettres et la philosophie (prédominance du latin).
A la fin du 19ème siècle arrive une période importante de l’histoire : la 1ère annexion allemande (1870-1919). Elle fut marquée par une politique de dotation, ce qui explique la présence de nombreux ouvrages en allemand.
En 1919, après la Première Guerre mondiale, le lycée entre dans une période de refrancisation, aussi bien au niveau du personnel que des documents. Les élèves reçoivent des prix pour leurs efforts dans l’apprentissage de la langue française et les professeurs sont sélectionnés au cas par cas (certains professeurs sous le régime allemand seront expulsés, faute d’avoir la nationalité française). En ce qui concerne les ouvrages, de nombreuses dotations eurent lieu à cette époque pour franciser la bibliothèque.
En 1940, avec la Deuxième Guerre mondiale, le lycée redevient allemand. La politique de l’occupant étant d’éliminer toute trace de français dans les rayonnages, il procéda à des autodafés. C’est probablement ainsi que disparurent des dizaines de livres. Mais les ouvrages les plus précieux furent cachés dans le grenier du lycée et purent ainsi être sauvés. Ce n’est qu’en 1985 qu’ils furent retrouvés par le proviseur et des professeurs du lycée.